Accoucher sans péridurale dans une maternité classique

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Comment aller au bout de son projet d’accouchement naturel dans une maternité classique ? Lorsque l’on fait le choix d’un accouchement physiologique, il n’est pas toujours possible de s’inscrire dans une maternité qui promeut les naissances sans péridurale. Certaines ont une « salle nature », d’autres pas du tout. Quelques conseils basés sur mon expérience.

Se renseigner sur les pratiques de la maternité

Pour mon deuxième accouchement, je me suis inscrite dès le début de la grossesse à Notre Dame de Bonsecours. J’en parle en détail dans l’article consacré à cette maternité située à Paris 14. En bref, sa réputation et sa proximité ont été les raisons principales de mon choix.

Ce n’est qu’au premier trimestre que j’ai décidé de me préparer pour un accouchement sans péridurale. Je me suis demandé si mon choix de maternité était judicieux car en faisant quelques recherches, j’ai vu qu’il n’y avait pas de salle nature. En outre, le taux de péridurale avoisinait les 90%. Aïe, je pensais me compliquer la tâche.

Comment trouver les infos sur les équipements et le taux de péridurale, d’épisiotomie, de césarienne, le nombre d’accouchements ? Directement sur le site des maternités, certaines sont très transparentes. Ou sur la rubrique Guide des Maternités du site MagicMaman.

Ne pas parler de son projet à l’anesthésiste

Au cours du dernier semestre, le parcours de la femme enceinte prévoit un rendez-vous avec un·e anesthésiste au sein de la maternité dans laquelle elle est inscrite. Il me semble qu’il est impossible de passer outre, même si on ne veut pas de péridurale.

A ce stade, il est impossible de savoir comment va se dérouler l’accouchement. La maternité doit prendre ses précautions et s’assurer que vous pourrez avoir une anesthésie, quelqu’elle soit, en cas de besoin.

Ma sage-femme libérale m’avait conseillé de ne rien dire de mon souhait d’accoucher physiologiquement à l’anesthésiste. Poser des péridurales, c’est leur métier, ils ont donc tout intérêt à ce que vous en demandiez une !

Au-delà de ça, il y a de fortes chances que l’anesthésiste essaie de vous dissuader. Un projet d’accouchement naturel demande beaucoup de force de caractère en France, où la péridurale est reine.

Enceinte de 8 mois, a-t’on vraiment besoin que quelqu’un nous fasse la leçon ? Je ne crois pas 😀

En somme : ne dites rien de votre projet lors de ce rendez-vous. Vous en viendrez au fait plus tard, avec les sage-femmes.

Faire un projet de naissance

Afin d’avoir les idées claires sur ce que vous souhaitez et de vous assurer que vos désirs seront respectés le jour J, je recommande vivement de rédiger un projet de naissance.

J’ai écrit tout un article sur le sujet : « Faire son projet de naissance pour un accouchement physiologique ».

Inspirez vous de projets en ligne, piochez ici et là pour construire un texte qui vous aille parfaitement. Tout en gardant en tête qu’un accouchement se passe rarement exactement comme on le souhaiterait – et ce n’est pas grave.

Vous pouvez le faire lire à votre sage-femme libérale, elle vous conseillera sur le fond et la forme.

Présentez le projet lors de votre dernier rendez-vous à la maternité avec la sage-femme. Elle connait mieux que quiconque les habitudes de la maternité et pourra dès ce moment vous indiquer ce qui est faisable ou pas. Bain, monitoring discontinu, positions, lumière dans la salle de naissance, etc.

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Allez, ciao les anesthésistes, on n’a pas besoin de vous !

Etre bien entourée

Quiconque vous accompagne en salle de naissance doit connaître votre projet de naissance sur le bout des doigts !

Lorsque le travail aura commencé, vous serez peut-être confuse et aurez du mal à être assertive sur votre volonté de vous passer de péridurale. Votre partenaire est celui ou celle qui vous connait le mieux, il ou elle saura comment vous soutenir.

Je connais des mères qui souhaitaient un accouchement physiologique et qui ont cédé à l’insistance lourde de l’anesthésiste. Elles me l’ont raconté avec beaucoup de regrets. Elles se sont senties en position de faiblesse.

Si la sage-femme n’est pas pro-physio, il se pourrait qu’elle vous incite à vous faire poser la péridurale. C’est à ce moment que la personne qui vous accompagne doit intervenir pour faire respecter poliment mais fermement votre volonté.

Rappelez-vous que le moment où vous pensez que vous n’y arriverez jamais est très souvent celui qui précède l’arrivée de votre bébé. La phase de désespérance ! Je l’ai vécue, sous la forme d’une grande fatigue physique et mentale. Le mot « péridurale » me trottait dans la tête. Finalement j’ai tenu bon, soutenue par mon mari et la sage-femme et j’ai réussi.

Bien se préparer

Accoucher sans péridurale signifie qu’on se repose sur le fait que la mère sait accoucher et que le bébé sait naître. Rien de plus naturel me direz-vous, mais cela veut aussi dire qu’on a du pain sur la planche. La péridurale ôte en principe toute crainte d’être submergée par la douleur.

Un accouchement physiologique occasionne de la douleur (ou de « fortes sensations » selon le nom que vous souhaitez donner aux vagues des contractions) mais idéalement il ne doit pas générer de « souffrance ». J’en parle dans l’article « La douleur pendant l’accouchement naturel ».

J’en viens au fait : si vous êtes bien préparée, physiquement et mentalement, vous y arriverez sans aucun doute.

La meilleure des choses qui puisse arriver finalement en accouchant sans péridurale dans une maternité classique, c’est qu’on vous laisse tranquille ! 😀

Vous pourrez gérer le travail à votre façon avec votre partenaire. La visite ponctuelle de la sage-femme peut vous rassurer sur l’avancée du travail. Elle sera forcément là, ainsi qu’une infirmière, pour la phase de délivrance.

Avec une bonne préparation, vous n’aurez presque pas besoin du personnel de garde et surtout pas de l’anesthésiste !

Si vous avez décidé d’accoucher sans péridurale et que cela ne présente aucun risque pour vous ni le bébé : vous avez toutes les ressources pour le faire. Et vous le ferez !

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