La douleur pendant l’accouchement naturel

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Accouchement physiologique, sans péridurale, naturel… autant de termes pour décrire une naissance la moins médicalisée possible, même dans une maternité classique. Ce genre de projet soulève beaucoup de questions et parfois même des peurs : voici quelques réponses basées sur mon expérience.

Après un premier accouchement avec péridurale à Barcelone en 2015, j’ai fait le choix d’un accouchement physiologique à Paris à l’automne 2018. Je ne l’ai pas regretté une seconde (un tout petit peu pendant la phase de désespérance, ok, mais elle n’a pas duré heureusement !).

Les contractions sont-elles douloureuses ?

Oui, les contractions sont douloureuses. Fin de l’article. 😀

Ceci dit, la douleur n’est pas forcément « souffrance », comme l’explique Maïtie Trélaün dans le livre « J’accouche bientôt, que faire de la douleur ?« .

La préparation à l’accouchement naturel, indispensable d’après moi, permet d’envisager les contractions comme des sensations nécessaires. Elles aident le bébé à naître et la femme à accoucher : elles montrent le chemin. Certaines les visualisent comme des vagues, d’autres comme des fleurs qui s’ouvrent. A chacune de trouver l’image qui fonctionnera.

Les phases de repos

Ce que je retiens principalement au sujet de la douleur de l’accouchement, c’est qu’elle est temporaire. Je ne parle pas seulement du nombre d’heures mais du déroulé du travail. Chaque contraction est suivie d’une phase de repos salutaire : la douleur n’est pas continue.

Certes, une minute de contraction peut paraitre infinie mais la minute de repos qui lui succède est un vrai oasis !

Pendant la contraction, il est possible de s’accrocher à l’idée du repos qui arrive, en essayant de rester sereine et détendue.

En revanche, pendant le répit, il ne faut pas anticiper la prochaine contraction au risque de se crisper et d’annuler les bienfaits de la détente physique et mentale.

En respirant et en mettant en oeuvre toutes les méthodes apprises lors de la préparation, on avance dans le travail, pas à pas. Une contraction après l’autre.

La douleur est-elle croissante ?

Dans mon cas, la douleur n’est pas allée crescendo, malgré ce que j’imaginais : la force et le rythme de mes contractions étaient aléatoires dans la dernière phase du travail.

Les plus douloureuses n’ont pas été celles qui précédaient la phase d’expulsion.

Je n’ai pas trouvé que l’expulsion était le moment le plus douloureux du travail mais c’était très certainement le plus intense. En sensations et en émotions de tout ordre.

J’ai vécu ce moment comme une « délivrance », c’est le cas de le dire ! Le point culminant de ces neuf mois de grossesse et de l’accouchement.

Vais-je crier ? Insulter mon mari et le personnel médical ?

J’avais la crainte de crier de douleur pendant l’accouchement. Par pudeur sans doute mal placée. En fin de compte je n’ai pas hurlé comme on peut le voir dans les films. Ce n’est pas parce que je me suis censurée mais simplement parce que je n’en avais pas besoin ni envie.

Ceci dit il est très possible que crier aide certaines femmes, cela peut aller de paire avec la sensation de puissance.

La préparation à l’accouchement permet d’être le plus sereine possible le jour J.

Même s’il y a toujours des imprévus, je savais ce qui m’attendait et j’avais une « boite à outils » ainsi qu’un partenaire de choc pour vivre l’accouchement sans péridurale.

De même, je n’ai pas eu d’accès d’agressivité envers quiconque, car j’étais concentrée. L’hypnose et la visualisation permettent de se maintenir dans des émotions positives. Le corps et l’esprit ont autre chose à « faire » que de s’épuiser dans la colère.

A moins d’un événement imprévu, je suis certaine que toute femme qui a vraiment décidé de se passer de péridurale peut réussir. Avec une volonté intime, une préparation et l’accompagnement du futur papa ou d’une autre personne, il n’y a aucune raison que vous croisiez l’anesthésiste !

7 Comments

  • J’ai trouvé cet article super car il répond à bien des questions légitimes que se posent les femmes qui souhaitent vivre un accouchement non médicalise ! Alors merci pour ce partage d’expérience !

  • Workingmutti dit :

    Je n’ai pas accouché par voie basse, mais j’ai eu une césarienne en cours de travail, après 10h sans péri. Très honnêtement, je m’attendais à pire. Si on ne m’avait pas obligé à la prendre pour éviter la césarienne, j’aurais encore pu tenir.

    • Flore dit :

      Ah oui, 10 heures c’est quelque chose ! Si on l’a décidé, c’est certain qu’on peut tenir. Et quand arrive le moment où on pense abandonner, c’est que l’arrivée du bébé est proche. La nature est bien faite 🙂

  • Esthel dit :

    J’ai accouché de mes quatre enfants à la maison et je me reconnais bien dans ton témoignage. Surtout dans le fait que « la douleur n’est pas forcément souffrance ». Oui, mes accouchements étaient intenses physiquement, pourtant, ce n’était pas une douleur dénuée de sens… Un peu comme un effort physique, un marathon, une randonnée extrême… Un truc où on va au bout de soi même pour un but ultime (et merveilleux).

    • Flore dit :

      Quatre accouchements à domicile, ça force le respect ! Tu as raison, c’est un genre de marathon qui mobilise aussi bien le corps que l’esprit. J’en garde un très bon souvenir 🙂

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